2025 : Sacrifiée au nom de l’exploration spatiale… Qui se souvient de Laïka ?
Laïka, petite chienne de race mutt, est devenue une figure emblématique de l’histoire de l'exploration spatiale. (probablement croisement entre un husky ou autre race nordique et un terrier. La presse américaine l'avait surnommée Muttnik)...
Pour mener à bien la mission, les équipes du programme spatial soviétique sélectionnèrent trois chiennes errantes trouvées à Moscou. On choisit exclusivement des femelles, car elles ne lèvent pas la patte pour uriner. Par rapport aux mâles, elles nécessitent donc moins de place dans l’habitacle. Pour les trois candidates, débuta alors une période de tests et d’entraînements aussi intenses que cruels. On les plaça dans des centrifugeuses et dans des cages de plus en plus petites afin de les habituer à l’espace exigu de la cabine par exemple. De telles périodes pouvaient durer plus de vingt jours.
Laïka est née en 1954 dans les rues de Moscou, en Russie. Elle a été sélectionnée pour être le premier animal à voyager dans l’espace, choisie en raison de sa taille, de son tempérament calme et de sa santé. Laïka a été équipée d’une combinaison spatiale spécialement conçue pour l’occasion, qui se composait notamment de sangles pour la maintenir attachée et de capteurs afin de suivre ses signes vitaux. Concernant le voyage, les ingénieurs préparèrent de la nourriture constituée d’un mélange de collagène, de pain et de graisse. Finalement, le 31 octobre 1957, Laïka prit place dans l’habitacle de Spoutnik 2 et elle dut y attendre jusqu’au 3 novembre pour que toutes les conditions soient réunies pour le lancement. Durant tout ce temps, elle est restée prisonnière de la capsule…
Les scientifiques savaient qu’il n’y avait pas de plan pour son retour, et à l’époque, la technologie nécessaire pour ramener un être vivant sûr et sain n’existait pas. La mission de Laïka était principalement conçue pour recueillir des données sur la réponse d’un organisme vivant à l'environnement spatial, notamment les effets de la microgravité et des radiations.
Lors de la montée de la fusée, alors que la vitesse atteignait près de 28,800 km/heure, le rythme cardiaque de Laïka subit une très forte augmentation : avant le décollage, il était de 103 pulsations par minute et après, il passa à 240 par minute ! Selon un rapport d'Alexandre Tochlev, secrétaire de l'Académie soviétique des sciences, lors du décollage où le bruit fut assourdissant et la vibration extrême, Laïka commença à haleter furieusement. Désemparée et stressée, elle gigota énormément, tandis que le rythme de son cœur augmentait considérablement. Lors de la période d'accélération, elle se retrouva plaquée au sol de sa cabine.
Une fois en apesanteur, il lui a fallu trois heures pour retrouver son rythme normal, soit trois fois plus que lors des essais au sol ! On imagine aisément daans quel état de stress énorme et de panique elle s'est retrouvée, seule dans une telle situation.
Deux heures plus tard, Laïka ne donna plus de signes de vie. La chaleur et la déshydratation lui avaient été fatales. Ainsi le 14 avril 1958, Spoutnik 2 se désintégra durant son entrée dans l’atmosphère avec la dépouille de Laïka à son bord. Son sacrifice a cependant ouvert la voie à des avancées significatives dans la conquête spatiale.
Laïka est devenue un symbole de l'exploration spatiale et a suscité des débats éthiques sur l'utilisation d'animaux dans les expériences scientifiques. Elle est commémorée par de nombreux monuments et œuvres d'art dans le monde entier. Son histoire met en lumière les sacrifices faits lors des débuts de l'astronautique et a contribué à l'évolution des normes éthiques pour le traitement des animaux dans la recherche scientifique.
Les autorités soviétiques se réjouirent d’annoncer le succès de la mise en orbite, mais se gardèrent bien d’informer le public de la mort de Laïka. Ils envoyèrent même des communiqués aussi rassurants que mensongers aux journalistes de l’époque. Néanmoins, ne pouvant éluder le décès de la chienne éternellement, les Soviétiques finir par bricoler un ultime mensonge pour sauver les apparences : les ingénieurs auraient empoisonné la nourriture de Laïka pour éviter à la chienne de souffrir dans l’espace. Ce n'est qu'en 1998 que le responsable de la mission, Oleg Gazenko, émit des regrets concernant la mort de la chienne jugée inutile au regard des enseignements tirés. Et en 2002, lors du «World Space Congress» qui se déroulait à Houston, la vérité éclata lorsque le Docteur Dimitri Malashenkov (de l'institut russe des problèmes biomédicaux) révéla les réelles causes de la mort de Laïka.
De leur côté, les organisations de protection de la vie animale de l’époque ont réagi. En France, la SPA envoya une lettre de protestation à l’ambassade de l’URSS pour dénoncer le sacrifice d’une vie innocente au nom de la science et de la compétition spatiale entre Soviétiques et Américains.
Laïka reste un symbole fort de bravoure et d'innovation, et son héritage perdure à travers les avancées que l’humanité a réalisées dans le domaine spatial.
Pour eux, j’étais parfaite, j’étais l’élue…je me suis retrouvée seule dans cette navette. Je me souviens avoir regardé les étoiles... Je me souviens du visage de celui qui m’a trahie…
Moi, je voulais vivre… Maintenant je pleure dans l’espace infini.
Sources : sciencepost.fr - wikipedia - "l'extraordinaire histoire de Laïka" espace des sciences.
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