Deux grenoblois dans le sud

Deux grenoblois dans le sud

ISERE : Vizille : son château, le parc et ... la Révolution Française

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Vizille est une bourgade à 15 km au sud-est de Grenoble, sur les bords de la rivière Romanche sur la route de l'Oisans.

 

Le point fort de la commune est son domaine. Le Domaine départemental de Vizille réunit sur un même site un prestigieux patrimoine culturel et naturel : le parc du Domaine de Vizille et son château, tous deux classés monuments historiques.

 

Un peu d'histoire :

Naissance de la Révolution Française à VIZILLE : La journée des tuiles

 

 

Le jeudi 8 mai 1788, un lit de justice enregistre l'édit sur la réforme judiciaire du gardedes sceaux Lamoignon, réforme qui, notamment, supprime leur droit de remontrance aux cours souveraines (Parlement de Paris et parlements de provinces, Cour des aides, cour des comptes...) et crée une Cour plénière chargée de l'enregistrement et de la conservation des actes royaux, édits et ordonnances. Les membres de cette Cour plénière seront nommés par le roi et les conseillers parlementaires se voient désormais confinés à de simples fonctions de juges judiciaires n'ayant plus à connaître que des affaires criminelles contre les nobles et des affaires civiles impliquant des litiges supérieurs à 20 000 livres.

 

Les parlements, bastions avancés de la société d'ordres, des privilèges et des exemptions fiscales, perdent ainsi le contrôle sur les lois du royaume, procédure leur permettant de refuser d'adopter un texte en fonction des particularités provinciales. Le parlement de Paris entre aussitôt en rébellion. Il proclame ne tolérer aucune innovation à la constitution et inscrire dans le marbre les lois fondamentales du royaume, en y incluant entre autres l'inamovibilité de la magistrature. L'opposition gagne de même tout le pays, chaque parlement s'accrochant à ses immunités régionales et défendant la légitimité des justices féodales et seigneuriales. Ainsi Grenoble dans le Dauphiné où une bonne partie de la ville vit de la présence de son parlement déclenche les hostilités.

 

Le 7 juin, tandis que sonne le tocsin, le peuple s'associe aux magistrats qui ont reçu l'injonction du gouverneur général en Dauphiné, de s'exiler volontairement hors de la ville. Une partie des manifestants monte sur les toits et c'est une pluie de tuiles qui s'abat sur les soldats du régiment Royal-Marine aux abords du collège jésuite, aujourd'hui Lycée Stendhal. Les soldats du roi doivent battre en retraite. Vers la fin de l'après-midi, les émeutiers sont maîtres de la ville et réinstallent les parlementaires dans le palais de justice

 

L'Assemblée de Vizille

 

Le 21 juillet 1788, faisant suite à la Journée des tuiles, des notables de la région de Grenoble organisent l'Assemblée de Vizille ou Réunion des États généraux du Dauphiné dans le château, réunissant 50 prêtres, 165 nobles et 276 représentants du tiers-état. L'assemblée réclame la réunion des Etats généraux et leur vote par tête (et non par ordre). Bien que donnant une apparence démocratique annonçant la Révolution Française l'Assemblée de Vizille est d'abord l'expression de l'opposition des classes privilégiées aux tentatives de réformes, notamment fiscales, de Brienne.

 

LE CHATEAU DE VIZILLE

 

Le château de Vizille, est le plus grand et prestigieux château du Dauphiné. Il a été aménagé au début du XVIIe siècle par François duc de Lesdiguières, gouverneur de la province delphinale, compagnon d'armes d'Henri IV et dernier connétable de France. Un entreprenant bourgeois de la région, Claude Perier acheta le château délaissé aux descendants des Lesdiguières et installa une manufacture d'impression sur tissu. Le 21 juillet 1788  il accepta de recevoir dans la salle du jeu de paume du vieux château aristocratique l'assemblée des trois ordres de la dont les délibérations ouvrirent un crucial et nouveau chapitre de l'histoire de France.

 

Propriété jusqu'en 1895 de l'influente famille Perier connue pour son engagement politique au sein de la bourgeoisie libérale, le domaine passa ensuite entre plusieurs mains privées avant d'être acquis par l'État en 1924. Il s'agissait de sauver du démembrement ce qui était devenu un haut lieu d'histoire et de tradition républicaine honoré par les visites familiales, amicales, officielles ou militantes de La Fayette, Casimir Perier, Adolphe Thiers, Sadi Carnot et Jean Jaurès.  Cinq Présidents de la République y séjournèrent.

 

Le domaine, peu utilisé en définitive, fut cédé au Conseil général de l'Isère en 1973. En 1983, anticipant sur la célébration du bicentenaire de la Révolution Française, le musée de la Révolution Française de Vizille prit place dans les différentes salles du château.

 

Le parc paysager et les jardins :

 

En pénétrant par le portail monumental, le visiteur découvre le parc paysager, dominé par le château. A proximité, les jardins, initialement conçus dans l'esprit de la Renaissance par le connétable de Lesdiguières au XVIIe siècle, ont subi depuis de nombreuses transformations.

 

Le grand canal témoigne en particulier de ces profondes modifications. Rectiligne et bordé de chaque côté par un tapis de pelouse, il dessine, en 1619, l'axe de perspective des jardins en traversant le parc depuis la galerie du connétable jusqu'à la cascade. Des parterres de broderies végétales assurent la liaison avec le château. En 1830, sous l'influence de la mode du jardin romantique, Adolphe Perier supprime les parterres à la française, fait agrandir la pièce d'eau et, par la courbe qu'il lui donne, rompt la perspective. Les abords sont alors plantés de bosquets.

 

La roseraie créée en 1925 marque le passage du domaine à l'Etat en tant que résidence d'été des Présidents de la République.

 

En 2004, l'aménagement du parvis a permis de retrouver des parterres fleuris bordés de buis taillés, dans l'esprit de ceux du temps de Lesdiguières. Au-delà de l'appréciable écrin de verdure, le parc du Domaine de Vizille est un témoignage exceptionnel de l'évolution de l'art des jardins à travers les époques. La volière accueil des paons. Originaires des Indes, les paons sont exportés en Europe par les romains.

 

En 1831, Claude Perier fait établir une pisciculture au sein du parc et y acclimate truites, saumons, ombles chevalier et lavarets. Sur la rive est, la cascade :

 

La réserve animalière s'étend sur quarante hectares et abrite 200 cervidés qu'il est possible d'observer du haut de la tour aménagée à cet effet dans le parc champêtre en limite de la réserve : Cerfs d'Europe, cerfs Sika originaires d'Asie, daims et biches vivent en semi-liberté dans cet espace qui leur est dédié

 

En limite du parc paysager et du parc champêtre, la Maison de l'apiculture propose une immersion dans le monde des abeilles en présentant le matériel apicole et la conception du miel.

 

Un havre de paix où il fait bon flâner...

 

 

 

 

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21/05/2010
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